20/10/2018
Sommaire
Changement de plans…
Ce matin-là, Charles-Antoine nous a partagé un article qui expliquait comment faire le trek dans le Canyon de Colca tout seul. L’article était clair et très rassurant. Et Hélène et moi avons été convaincues. La décision était donc prise : nous ferions ce trek par nos propres moyens.
Mais ça nécessitait quand même un peu de préparation : courses pour avoir assez d’eau et de nourriture, gros sacs pour tout transporter, une bonne carte, réserver les bus locaux pour nous rendre sur place… On avait du boulot.
Visite du marché
Avant tout, on voulait aller visiter encore un peu Arequipa. On a donc appelé un Uber pour aller en direction du marché. En attendant la voiture, on s’est fait attaquer par des espèces de moucherons qui arrivaient à nous piquer même à travers nos vêtements. Et pour finir, le Uber n’est jamais venu et a annulé la course… Il nous aura fallu plusieurs réservations Uber avant qu’un chauffeur n’accepte vraiment de venir nous récupérer.
Une fois arrivés au marché, on a fait le tour des différents étalages, mais rien ne nous a vraiment intéressés. Hélène recherchait un chapeau pour se protéger du soleil pendant la randonnée mais elle n’a pas trouvé son bonheur.
Par contre, on a été horrifié par les étalages de viande… Déjà par l’odeur immonde qui s’en échappait à plusieurs mètres de distance, et aussi par la façon dont les cadavres étaient disposés. On a même vu une femme qui coupait la tête d’un serpent puis le dépeçait pour le vendre à une cliente. Rien n’était réfrigéré et il y avait des mouches partout. Pas très rassurant…
Petit repas
À la base, on pensait manger quelque chose dans le marché. Mais entre les rabatteurs qui nous hurlaient dessus pour qu’on vienne manger chez eux, les odeurs immondes et la saleté de l’endroit, on avait plutôt envie de s’enfuir…
On a trouvé un petit restaurant asiatique pas très loin, qui était vraiment bon marché. On a pu y manger pour quelques euros et ça nous allait très bien. Suite à quoi, Hélène a racheté du papier toilette ! Et moi des mouchoirs ^^
À la recherche de la carte qui n’existe pas
Après quoi, on est parti à la recherche d’une bonne carte pour le trek du lendemain. On espérait trouver une carte de randonnée indiquant les différents chemins et les altitudes. Enfin, une vraie carte quoi ! Mais chaque agence ou librairie dans laquelle on est entré nous montrait seulement un genre de carte sur laquelle on voyait juste vaguement la forme du chemin à suivre, en tout petit. Le genre de carte qui ne sert à rien ! Et en plus, elles étaient chères.
Après avoir faits les agences qui proposaient les excursions, les librairies, papeteries, kiosques à journaux et l’office du tourisme sans plus de succès, on en est venu à la conclusion que personne ne nous fournirait de bonne carte car le but était de vendre des tours avec guide… Peu importe : les garçons ont téléchargé l’application Maps.me et apparemment, on y voyait tous les chemins ou presque.
En quête d’un chapeau pour Hélène
À côté de ça, on a continué à aller voir les magasins de chapeaux pour Hélène car faire deux jours de randonnée en plein soleil sans rien était un peu compliqué. Mais elle n’a pas trouvé son bonheur…
Au détour d’une rue, on a croisé Liam et Sonja, le couple écossais, qui avaient eux aussi fait route vers Arequipa et qui sirotaient un Pisco Sour, attablés à la terrasse d’un bar. On s’est arrêté pour discuter un peu avec eux et voir leur programme. Ils avaient décidé de visiter un peu la ville puis d’aller à Puno quelques jours et de revenir ensuite pour faire le Canyon de Colca, avant de rejoindre Cuzco.
Après cette joyeuse rencontre, on a pris une petite glace dans un restaurant à proximité histoire de prendre des forces avant d’aller faire les courses. Puis : direction le supermarché du coin.
Les courses au Pérou
Au Pérou, les supermarchés sont assez similaires à ceux qu’on trouve en Europe ou en Amérique du Nord, au détail près de ce qu’on y trouve. En France, il y a beaucoup de plats préparés : des sandwiches, des pizzas ou quiches à faire réchauffer etc. Ici non. Les produits sont plutôt bruts.
Mais on a quand même trouvé notre bonheur : du pain pour se faire des sandwichs, des tomates, des avocats, des bananes, des raisins secs, des mélanges de graines, des barres de céréales, de l’eau et… du fromage pour mettre dans les sandwiches. Bon le fromage, on a vraiment galéré à le trouver ^^. Et quand on s’est retrouvé devant l’étalage, aucun ne nous faisait vraiment envie. On aurait juste dit de grosses boules de plastiques.
On a opté pour un genre d’Edam ou de Cheddar. Au moins, on connaissait. On avait goûté leur fromage typique, mais, pour être honnête, on n’avait pas été vraiment convaincu…
Les recommandations de Verane
A la fin des courses, juste avant de passer à la caisse, j’ai eu Verane au téléphone. Verane, c’est l’une des responsables de l’Association Los Hijos de los Apus qui s’occupe d’enfants dans les bidonvilles à Cuzco. L’association fait partie de notre projet « Défis d’enfants autour du monde ». Comme Verane a aussi une agence proposant des excursions (notamment dans le Canyon de Colca), je voulais avoir son avis avant de partir. Mais le temps qu’elle me réponde, on avait déjà pris notre décision, et presque terminé notre organisation.
Elle nous a donné quelques recommandations pour que tout se passe bien et nous a conseillé d’être prudents. Bon, j’avoue qu’après l’avoir eu au téléphone, j’étais un peu stressée. Elle nous a quand même déconseillé de le faire seuls car ça arrivait que des gens s’y perdent et ne reviennent pas…
Et, comme on a vraiment de la chance, on venait de se rendre compte que la météo annonçait de la pluie. Super ! Malgré tout, on est resté accroché à notre idée : on affronterait le canyon !
La gare routière
On a pris la direction de la gare routière, avec tous nos sacs de courses, pour réserver nos tickets pour nous rendre à Cabanaconde, la ville de départ du trek. A la gare, il régnait une cacophonie infernale : tous les représentants des compagnies de bus nous hurlaient littéralement au visage le nom de leurs destinations pour qu’on vienne acheter chez eux. C’était franchement désagréable.
On cherchait les compagnies qui allaient à Cabanaconde, et on a eu du mal à les trouver. Les deux seules compagnies à y aller (en dehors des tours touristiques) étaient Andalucia et Reyna. Et elles étaient tout au fond du terminal de bus. Andalucia était fermée, donc on s’est rabattu sur notre dernier espoir Reyna.
Il y avait bien un bus qui partait le lendemain matin à 9h00. Par contre, l’agence n’a pas voulu nous vendre le ticket retour en nous disant qu’il faudrait le prendre sur place. Maintenant, plus moyen de reculer : nous voilà prêt à partir à la conquête du Canyon !
Les boulets et la négociation de taxi, tentative n°2…
On est rentré à notre Air BnB en taxi. On a voulu négocier le taxi, une fois de plus. Mais le premier n’a même pas voulu nous emmener à notre destination. Il a refusé de nous prendre : trop loin pour lui. Celui d’après avait vu qu’on n’avait pas pris le premier et a cru qu’on avait refusé son prix. Alors il nous a de lui-même proposé un prix plus bas que d’habitude. On était tout content ^^
Les boulets et le livreur de pizza
Une fois arrivés, on s’est posé un peu pour se préparer à l’idée de partir faire cette randonnée. Et la faim a commencé à se faire sentir. Le problème, c’est qu’il faisait nuit, qu’il était tard et qu’il n’y avait pas grand-chose autour de nous.
La solution : commander des pizzas. Benjamin étant le plus hispanophone de nous tous, il s’est dévoué pour passer l’appel. On a commandé deux pizzas : une végétarienne pour Benjamin et moi en grand format et une moyenne avec de la viande pour Charles-Antoine. Hélène avait mal au ventre et n’avait pas faim.
Au moment de la commande, on avait du mal à comprendre quand les pizzas nous seraient livrées. La dame avait dit un truc du genre « Ahorita ». Vu que « Ahora » veut dire « maintenant », on s’est dit que ce serait dans pas trop longtemps, donc les garçons sont descendus pour attendre le livreur à l’extérieur.
Une heure après, toujours rien. C’est alors qu’on s’est demandé si la dame n’avait pas dit plutôt « una horita », c’est-à-dire « une petite heure » ^^. Rien de grave au final. Les garçons ont juste attendu dehors pour rien…
Bon, le plus drôle reste quand le livreur est arrivé… avec seulement une pizza sur les deux ! Et cette pizza, c’était la pizza avec la viande, en grand format. En gros, la dame n’avait rien compris à la commande de Benjamin ! ^^
Au régime sec
Ça aurait pu être anecdotique, mais sur quatre personnes, Charles-Antoine est le seul à manger de la viande. Et il y avait plus de viande que de pizza. Donc pour nous, ça a été diète pour ce soir-là ! On s’est contenté de boire du mate de coca pour se préparer à l’altitude. Et Hélène, qui a décidément beaucoup de chance, a pu assister, impuissante, à la noyade d’un asticot dans le sien…
Et c’est le ventre creux (pour une fois), mais la tête pleine de rêves qu’on est allé se coucher avant notre départ à la conquête du Canyon de Colca.
PS : Hélène a encore oublié son rouleau de papier WC dans la salle de bains !