04/10/2018
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Notre arrivée à Puerto Maldonado
Après une nuit plutôt chaude dans le bus dans lequel nous avons pu voir le lever de soleil par-dessus les palmiers, nous voilà arrivés dans la petite ville de Puerto Maldonado. Et je peux vous dire que là-bas, il faisait chaud. Vraiment très chaud.
Il n’était même pas 7h00 du matin, et on était déjà trempé de sueur… Ma première pensée a été « comment va-t-on supporter cette température pendant 4 jours ? ». Et puis, c’était une chaleur humide. Ce qui rendait la sensation encore plus désagréable.
Un monsieur nous attendait à la gare routière pour nous emmener à notre lodge. J’ai fait attendre un peu tout le monde en allant me changer avant de partir. J’ai mis mon pantalon de trek et mes chaussures de marche pour être parée. Il y avait deux garçons australiens avec nous.
Le monsieur nous a emmené dans un monospace et s’est arrêté « en ville » au marché pour qu’on puisse prendre un petit déjeuner. Benjamin et moi avons juste opté pour un jus de fruits frais. Je mets « en ville » entre guillemets parce qu’on n’avait pas trop l’impression d’être dans une ville.
Ça faisait plutôt village étendu. Les habitations étaient parfois assez précaires et il y avait peu de voitures sur les routes. Par contre, il y avait de nombreux scooters. Les taxis étaient en grand majorité des tuc-tucs. Là encore, de nombreux chiens errants. Et il n’y avait que très peu d’ombre.
Après notre jus, le monsieur nous a emmené jusqu’à un ponton de bois abrité du soleil où on devait attendre notre guide. On a profité de cette attente pour modifier un peu nos sacs, mettre de la crème de solaire, de la lotion anti-moustique, préparer nos réserves d’eau etc.
Deux petits poussins sont venus vers nous pendant qu’on attendait et ils étaient trop mignons. On a essayé de discuter avec les deux Australiens mais ils n’avaient pas l’air hyper sociables, alors on n’a pas insisté.
Départ vers Tambopata
Notre guide, Jhonatan, est arrivé et nous a fait monter à bord d’une espèce de pirogue à moteur en bois. On a navigué pendant environ 30 minutes sur une large rivière de couleur un peu marron qui nous faisait penser au fleuve Amazone et qui serpentait au milieu de la jungle. On espérait un peu voir un énorme anaconda nager au milieu, mais non…
On s’est arrêté à l’endroit où on allait loger pour les trois prochaines nuits. On a trouvé l’endroit super. Les lodges étaient en bois. Elles contenaient un lit deux places avec moustiquaire, une petite salle de bains-wc sans porte avec une douche d’eau froide, et un ventilateur. Pour la fenêtre, il y avait juste une moustiquaire à la place de la vitre pour laisser passer l’air en empêchant les insectes d’entrer. Idem au niveau du plafond. Il y avait juste une plaque de plastique ondulé par-dessus, un peu plus haut pour protéger de la pluie tout en laissant l’air circuler.
On avait de l’électricité seulement 2h par jour, le soir, mais ce n’était pas un problème. Un peu compliqué pour le wifi, mais on a fait avec. On s’est tout de suite senti bien ! Hormis cette chaleur moite omniprésente bien sûr… Pour le coup, la douche froide était la bienvenue.
Sur le perron des lodges, il y avait une terrasse en bois avec des hamacs dans lesquels j’ai bien aimé me relaxer. Il y avait aussi un espace commun dans une grande lodge un peu plus loin, avec des hamacs, un bar, et des tables. Toutes les lodges étaient sur pilotis pour qu’elles soient surélevées en cas d’inondation (fréquentes pendant la saison des pluies).
Au passage, si vous voulez les informations sur l’endroit qu’on a réservé: il s’agissait de Amazon Lodge Tambopata. Et nous avons choisi la formule Amazon Life 4 jours / 3 nuits à 160 dollars par personne qui inclus:
- la lodge pour 3 nuits (eau froide pour la douche, mais il fait tellement chaud que ce n’est pas un problème)
- les repas matin, midi et soir (options végétariennes possibles et délicieuses)
- l’eau potable
- le guide pour les 4 jours
- les excursions pendant 4 jours (marche dans la jungle, barque sur le lac Sandoval, observation des caïmans de nuit, observation des perroquets à l’aube, parcours dans les arbres de la jungle, tyrolienne, excursion nocturne dans la jungle, baignade, île des singes…)
- les transferts entre la ville de Puerto Maldonado et la réserve
Vous trouverez les différentes options directement sur leur site internet mais je ne peux que vous les recommander. Si vous en avez la possibilité, demandez à avoir Jhonatan comme guide (ou écrivez lui avant directement avant de réserver) car il y est pour beaucoup si on a autant apprécié.
Balade dans la réserve Tambopata
Le chemin dans la jungle
Une fois nos affaires déposées, Jhonathan nous a emmenés faire une petite randonnée dans la réserve Tambopata. En plus des Australiens, il y avait deux espagnoles, Ida et Judith, et Annika, une allemande très sympa. On a surtout discuté avec cette dernière. Elle était plutôt bavarde, et elle était vegane donc on avait de quoi parler.
Arrivés à la réserve après 15 minutes de bateau, nous avons suivi Jhonatan dans la jungle. Étonnamment, on n’avait pas peur du tout de se faire dévorer par des bêtes sauvages. ^^ On était entre de bonnes mains ! Jhonathan était plutôt petit, mais il avait l’air de savoir ce qu’il faisait.
On l’a suivi sur un chemin boueux, qui parfois était recouvert de planche de bois. Il nous a montré des papillons bleus géants, des lézards de la couleur des arbres, d’autres multicolores, et il a même plongé sa main dans une termitière pour nous montrer un termite.
A un moment, on a croisé une famille de singes dans les arbres. C’était génial de pouvoir les voir en liberté, dans leur habitat naturel. Ils sautaient de branches en branches en poussant de petits cris. On avait tous les yeux rivés vers le ciel tandis qu’on continuait à avancer doucement.
J’essayais moi aussi de filmer en avançant, tout en regardant en l’air. Sauf que le chemin était vraiment plein de boue. J’ai glissé et j’ai manqué de m’étaler de tout mon long dans la boue épaisse et collante. J’ai pu retrouver mon équilibre à temps en enfonçant mon pied dans la boue mais, j’ai eu un geste brusque sans le vouloir, et mon téléphone s’est envolé dans les airs pour retomber dans la boue !
Heureusement, pas de casse niveau matériel. Je m’en suis sortie avec une chaussure recouverte de boue et un téléphone un peu crade ^^
Sur le reste du chemin, on s’est émerveillé de voir tant de vert et tant d’espèces végétales différentes. Jhonatan nous a montré une empreinte fraîche de jaguar (oups… j’avais oublié qu’il y en avait dans le coin) et nous a emmenés en direction de petites barques.
Il y avait un petit cours d’eau qui serpentait entre la végétation, un peu façon mangrove, et qui rejoignait le Lac Sandoval, au milieu de la jungle. L’eau était très foncée, genre marron presque noire.
On a pris place dans l’embarcation et Jhonatan a commencé à ramer. On s’est déplacé tranquillement entre les plantes, et on a pu observer plusieurs caïmans noirs et des tortues. Tout le monde était silencieux. On cherchait tous le moindre mouvement du regard.
Au bout de ce cours d’eau, il y avait le lac, bien plus grand qu’on ne l’aurait cru. On l’a parcouru en en faisant le tour, tout en restant à proximité de la côte pour observer les animaux. On a vu énormément d’oiseaux. Différents types de hérons, des cormorans, des oiseaux avec des touffes sur la tête qui faisaient des bruits de respiration forte, de petits oiseaux bleus…
On a aussi vu des nuages de papillons, encore des tortues et tout un tas de petites chauve-souris accrochées au tronc des arbres par dizaines. Tout était super beau !
Par contre, on était en plein soleil, et ça cognait très fort. Heureusement, on avait pris la crème solaire avec nous, ainsi que des chapeaux pour se protéger du soleil.
Pause repas
On a fait une pause pour manger à un endroit où il y avait des tables pour les visiteurs et quelques hamacs. Jhonatan nous avait donné notre repas à chacun avant de quitter les lodges. C’était du riz mélangé avec des légumes, le tout emballé dans des grosses feuilles vertes ficelées. C’était super bon ! La moitié d’entre nous étaient végétariens, mais il y avait quand même quelques bouts de thon dans le repas. On a dû faire un peu de tri. Et notre thon a été mangé par un chat qui traînait dans le coin.
Retour aux lodges
Après le repas, on a fait une petite pause dans les hamacs avant de repartir sur la barque pour faire le tour du lac.
De gros nuages gris étaient apparus et on craignait de se prendre un orage. Mais non ! On a pu terminer tranquillement notre tour du lac, puis reprendre le même chemin pour revenir jusqu’à la pirogue. Jhonatan nous a laissé partir devant pour voir si on retrouverait notre route, et on a réussi le challenge. Sur la route, on a vu de nouveau de petits singes.
Avant l’expédition nocturne
De retour aux lodges, on était trempé de sueur et on a couru sous la douche froide pour se rafraîchir. Une heure plus tard, c’était l’heure du repas. On a rejoint tout le monde dans la lodge commune. Un buffet était servi. Il y avait plusieurs salades, des légumes, des pâtes, des pommes de terre, des œufs. On s’est bien rempli la panse, comme souvent depuis le début du voyage…
Après le repas, on avait juste le temps de se changer avant de repartir en excursion. La nuit était tombée, et Jhonatan nous a proposé de partir à la recherche de caïmans sur les rives de la rivière.
A la recherche des caïmans
Nous voilà donc équipés de nos lampes frontales, recouverts de lotions anti-moustiques, à bord de la pirogue, voguant dans le noir complet. Jhonatan balayait la rive de sa lampe torche puissante pour repérer les yeux rouges et brillants des caïmans.
Puis, quand il en repérait un, le conducteur du bateau, un homme surnommé « Carrachupa » (ce qui veut dire « oppossum » en quechua) par Jhonatan, approchait doucement et sans bruit le bateau pour qu’on puisse voir la bête dans le faisceau de la lampe.
Et des bêtes, on en a vues ! On a pu repérer environ une dizaine de gros caïmans blancs. Et il y en a certains qu’on a pu voir de très près. On a aussi pu apercevoir un couple de capibaras, ce qui assez rare à cet endroit.
Angoisse…
Au moment où Carrachupa mettait le moteur en route pour rentrer, on a aperçu un autre bateau qui faisait comme nous et qui fonçait dans la nuit. C’est à ce moment précis que j’ai commencé à avoir un peu peur. Combien de bateaux voguaient à grande vitesse sur la rivière, dans le noir complet, sans phares, à cet endroit précis ? Que se passerait-il en cas de collision ? Sans imaginer qu’il y ait de blessés, on tomberait tous à l’eau, dans le noir, dans un endroit infesté de piranhas et de caïmans… Ça fait envie non ?
Heureusement, il n’y a pas eu d’accidents, et nous sommes arrivés à bon port. Nous n’avions pas fait grand-chose physiquement, mais avec la chaleur, on était épuisé et on n’a pas mis longtemps à s’endormir. Un peu de repos nous a fait le plus grand bien, d’autant plus que le lendemain, on devait se lever très tôt…