13/09/2018 et 14/09/2018
Après avoir quitté Los Angeles, nous avons roulé en direction de la Death Valley, en nous relayant pour conduire. Quand je conduisais, Benjamin travaillait sur sa traduction ou à la mise en place de sa boutique en ligne. Quand il conduisait, j’écrivais nos carnets de voyage, des articles pour le blog ou bien m’occupais des documents pour les enfants.
Sommaire
Le trajet
Les paysages autour de nous étaient de plus en plus secs, de plus en plus déserts. On passait parfois par de petites villes, qui semblaient désertes elles-aussi, dans lesquelles on refaisait le plein d’essence.
En parlant de plein, finalement, on était plus que satisfait des performances de notre petite voiture hybride. En-dessous de 25 miles par heure, elle roulait systématiquement avec le moteur électrique à 100%. Au-dessus, le moteur à essence venait compléter, mais si on dosait bien le pied sur l’accélérateur, il était encore possible de ne rouler qu’avec le moteur électrique, même à grande vitesse. Selon les trajets, on ne consommait que très peu de carburant. Et on polluait aussi beaucoup moins.
L’arrivée à la Death Valley
On a atteint le parc national de la Death Valley peu avant le coucher du soleil. Benjamin voulait absolument qu’on puisse admirer ce coucher de soleil depuis un bel endroit alors il a accéléré pour atteindre un point en hauteur. On voyait l’ombre gagner du terrain alors qu’on tentait de repasser dans la lumière. Elle grandissait très vite au fur et à mesure que le soleil disparaissait derrière les montagnes dans notre dos.
Mais Benjamin a réussi à nous faire atteindre un endroit encore baigné de soleil pour qu’on puisse voir ce coucher de soleil sur la Death Valley. C’était super beau. Et peu après la disparition du soleil, les nuages se sont teintés de rose, de bleu, de violet, d’orange et de doré. On était juste émerveillé par ce mélange de couleurs…
Ensuite, la nuit est tombée rapidement, alors on a cherché l’endroit où on passerait la nuit. Benjamin avait repéré sur une carte un camping gratuit de 10 places. On a tenté de le trouver dans la nuit noire, en espérant que tout ne serait pas plein. Je ne sais pas comment il a fait, mais Benjamin a réussi à le trouver ! Il m’impressionne chaque jour mon amoureux. J’ai l’impression qu’il a une boussole dans le cerveau et il sait faire pleins de choses. J’aurais été bien embêtée dans pleins de situations s’il n’avait pas été avec moi…
La nuit à la Death Valley
Bref, donc on est entré dans le camping qui n’était en fait, qu’on se le dise, qu’un terrain de terre et de cailloux sur lequel on pouvait garer 10 voitures et éventuellement planter quelques tentes. Dans notre cas, aucune intention de planter la tente parce que, déjà, on ne voyait rien, et en plus, il y avait un vent infernal… Non… Ce sera nuit dans la voiture. Ça devient une habitude en fait !
Alors que j’allais chercher quelque chose dans le coffre, j’ai aperçu une lumière. Il s’agissait de notre voisin de parking. On s’est salué et on a instinctivement su qu’on était tous les deux français. Alors on a commencé à discuter. Sa femme et Benjamin nous ont rejoint et on a fini par s’assoir à la table de pique-nique installée entre nos deux voitures.
On a discuté jusqu’à tard dans la nuit et c’était génial ! Anne et Guillaume voyageaient depuis 10 ans. Ils venaient de passer deux mois et demi au Texas et avaient entrepris de faire un road trip dans l’Est avant de continuer leur route vers un autre pays. Ils étaient complètement libres. Ils ne planifiaient rien trop à l’avance et travaillaient sur place au besoin pour pouvoir financer la suite de leur voyage. On a été très inspiré par cette rencontre et on a eu beaucoup de mal à les laisser pour aller se coucher, captivé qu’on était par leurs récits de voyage. Une chose est sûre, on restera en contact, et on se reverra !
Ce soir-là, loin des lumières des villes environnantes, le ciel était juste incroyable. Je n’avais jamais vu autant d’étoiles. On pouvait même distinguer la voie lactée… On a passé de longues minutes à admirer le ciel, époustouflé par tant de beauté. Les garçons ont essayé de prendre des photos avec la Go Pro, mais ce n’est pas évident d’avoir quelque chose sans un très bon appareil photo…
Le lever de soleil sur les dunes de sable
Après une nuit plutôt agréable, bien que très courte, on s’est réveillé avec l’idée de voir le lever de soleil sur les dunes de sable de la Death Valley. Réveil à 4h30 du matin (sur les conseils de nos nouveaux amis ^^). Le ciel était toujours aussi noir et plein d’étoiles. On s’est rendormi 20 minutes, puis on s’est hâté de trouver les dunes de sable pour ne pas louper le lever de soleil.
Mais on peut dire qu’on était en avance ^^ ! On l’a attendu au moins une heure le soleil. Mais le résultat était juste splendide. On a découvert le paysage en même temps que la lumière inondait la vallée. Les nuages ont repris les teintes dorées, violettes et roses de la veille. Et les montagnes autour de nous aussi se sont teintées de mille couleurs. Magnifique…
Une fois le soleil levé, on est allé se promener dans les dunes. La température était parfaite. On s’est même dit que les rumeurs sur les températures de la Death Valley étaient exagérées. Puis, on s’est amusé à escalader les dunes, à marcher dans les pas l’un de l’autre, à glisser le long des dunes. On aurait dit deux enfants !
Nous avons pu voir aussi les empreintes de petits animaux dans le sable. Il y avait des empreintes de pattes d’oiseaux, mais aussi des empreintes de petits rongeurs, qui semblaient avoir été pourchassés par un serpent.
Enchaînement de paysages magnifiques
Après les dunes, nous sommes allés voir l’ancienne mine d’or, vestige des activités humaines du passé. Nous avons vu un bouquetin perché dans les roches. Je raconte ça normal, mais en vrai, quand le féroce animal a commencé à aller dans notre direction, avec une aisance certaine, je peux vous dire que j’étais prête à me faire le sprint de ma vie ! Oui, oui… Je vous entends déjà vous moquer de moi, mais je m’en fiche ! J’ai juste un instinct de survie très développé, c’est tout. Et je ne vois pas en quoi c’est un problème ^^
Bref… On a continué à arpenter la vallée. Les paysages étaient très différents des dunes de sable, mais tout aussi désertiques. La température était passée en une heure de 22 à 30 °.
On a enchainé les différents points de vue, tous plus magnifiques les uns que les autres. On était loin de l’idée que je me faisais de la vallée. Je ne sais pas pourquoi, j’imaginais une vallée toute plate, avec de la terre sableuse beige, quelques buissons desséchés et des ossements d’animaux tués par la chaleur. Le gros cliché quoi !
Saviez-vous que certaines scènes de Star Wars ont été tournées dans cette vallée ? C’est vrai qu’on se croirait sur une autre planète dans ce décor.
Le natural bridge…
La plupart des routes pour aller de points de vue en point de vue étaient bétonnée, mais parfois, ce n’était pas le cas. La pauvre voiture… Entre les cailloux et les gros trous, ce n’était pas une partie de plaisir. En plus, on avait découvert un impact et une mini fissure sur notre pare-brise. Alors on devait faire doucement pour ne pas tout casser.
L’un des points de vue s’appelait le Natural Bridge. Pour l’atteindre, il fallait rouler sur une terre caillouteuse et pleine de trous. La galère quoi ! Après avoir cru que la voiture allait nous claquer entre les doigts, on est arrivé à un endroit où on pouvait laisser la voiture et on a vu qu’il y avait une petite marche pour arriver au point de vue.
Problème : c’était en montée, en plein soleil, et il faisait déjà 45°C… Vu qu’on avait fait endurer pas mal d’efforts à notre petite voiture, on n’a pas eu le cœur de laisser tomber et de faire demi-tour (même si franchement, on n’avait aucune envie de faire cette marche dans ces conditions). Alors on y est allé, en espérant très fort que ce « natural bridge » vaille vraiment la peine !
Vous serez certainement ravis d’entendre que pas du tout ! C’était un caillou… On s’en serait douté vous me direz : on est à la vallée des cailloux. Mais bon… Frustration suprême. On a galéré (surtout moi) en essayant de longer les rochers pour avoir 2-3 cm d’ombre et peut-être un degré de moins ; tout ça pour pas grand-chose. Mais voyons le côté positif : ça nous a fait bouger nos popotins.
Après, on a fait un truc sympa, par contre. C’était un genre de boucle qu’on peut faire en voiture et qui nous fait passer entre tout pleins de montagnes, de collines et de cailloux (appelons un chat « un chat ») de couleurs différentes. Ça fait un peu comme si on passait au milieu du tableau d’un peintre. On a filmé la route en accéléré.
Les touristes
Et puis on a terminé par Badwater, qui est certainement l’endroit le plus touristique. D’ailleurs, autant on a été assez tranquille ailleurs, autant là, on ne s’est plus du tout senti dans le désert ! Il y avait notamment des touristes étrangers qui étaient sans gêne.
Et vas-y que je hurle, que je rigole fort, que je prends 350 photos par seconde, que je me mets dans le champ des photos des autres, que je tende mon appareil photo à la première personne qui passe pour me faire prendre en photo sans même un sourire, comme si c’était normal d’être à leur disposition… Vous savez, ce genre de personne qui reste 20 minutes au même endroit à prendre 100 fois le même cliché alors que tout le monde attend pour pouvoir voir la vue ou prendre également une photo…
Il y a eu une femme qui, pendant 30 minutes, n’arrêtait pas de parler super fort, comme si elle était seule. Je vous assure que, quand il fait pas loin des 50°C, que vous êtes en souffrance et que vous avez cette femme pas loin, vous commencez à bouillir…
Badwater : la marche de la mort…
Bref… N’en parlons plus. Revenons au sujet ! Badwater. Cet endroit a été appelé Badwater qui veut dire « mauvaise eau » par un homme qui a traversé la Death Valley. Arrivé ici, il y avait un petit cours d’eau dans lequel il espérait boire et permettre à son cheval de se désaltérer. Mais hélas pour lui, l’eau était pleine de sel et n’était pas potable.
Badwater, ça ressemble à ça. Et ce qu’on voit au sol, c’est du sel. Pour l’atteindre, il faut compter 15-20 minutes de marche aller et pareil au retour si on marche vite. Le problème, c’est qu’on en plein soleil et que le soleil se réverbère en plus sur le sel (d’où l’intérêt de porter des vêtements pour se protéger du soleil).
Résultat : la température est insoutenable. On a l’impression que la peau brûle. L’air qu’on respire est très chaud. On a du mal à respirer. La langue devient sèche. Les yeux s’assèchent et se mettent à produire des larmes. Et on passe minimum 30 à 40 minutes dans cette ambiance.
Donc quand, à l’arrivée, on veut faire une photo de notre mascotte Le Loup, et qu’une touriste nous saute dessus en nous donnant son téléphone, se met à notre place et nous demande de la prendre en photo, ça nous met un peu les nerfs. On est autant à l’agonie qu’elle, donc elle attendra son tour, comme tout le monde… On lui a rendu son téléphone en lui disant simplement « non, tu attends ».
Pour la petite anecdote, juste avant de commencer la marche jusqu’à Badwater, on s’est couvert pour se protéger du soleil et on a versé de l’eau sur nous pour nous rafraîchir. On était complètement sec en 5 minutes… Et il s’est produit un truc assez bizarre. Dans cette fournaise, on ne transpirait pas. C’est fou, non ? Eh bien en fait, figurez-vous qu’on transpirait bien, mais ça s’évaporait immédiatement…
A refaire ça, on éviterait de le faire à l’heure la plus chaude de la journée. J’ai eu la tête qui tourne quand on était au milieu du chemin, et ça n’aurait pas été rigolo de faire un malaise par là. On était content de rentrer à la voiture et de pouvoir s’éloigner de cette fournaise.
En exclusivité : une photo de ma tête au retour de cette marche, pour vous montrer l’ampleur des dégâts ^^
Puis on a quitté la vallée et on a pris la direction de notre étape suivante : Las Vegas !