04 Argentine, Notre tour du monde

Jour 105 – Esteros del Ibera

29/11/2018

Sommaire

Départ pour la réserve d’Esteros del Ibera

Ce matin-là, il ne pleuvait pas. La gérante de l’auberge est venue nous confirmer qu’on pourrait bien aller dans les marécages. Nous avons pris notre petit déjeuner et nous sommes préparés pour partir.

Le couple d’allemands est venu avec nous. Nous servions d’interprètes car ils ne parlaient pas espagnol. Et les argentins parlant très peu anglais, c’était compliqué pour eux de communiquer.

Le gérant de l’auberge nous a emmené en 4×4 jusqu’à l’entrée de la réserve, au bord des marécages. Là, un homme nous attendait pour faire la visite en bateau. Nous nous sommes installés dans la lencha. On avait pris soin de se badigeonner de crème solaire et de répulsif contre les moustiques.

esteros del ibera

Tour en lencha

Enfin, nous sommes partis voguer sur les eaux des marécages. Il faisait très beau et les couleurs étaient verdoyantes. On a longé les rives et on a commencé par s’approcher d’un vieux pont en fer forgé. Il s’agissait du seul moyen de rejoindre la route vers Mercedes.

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De hautes herbes vertes et jaunes dépassaient de l’eau. A certains endroits, la végétation semblait même flotter à la surface de l’eau. L’eau était bleue mais elle était assez foncée et on ne pouvait pas voir le fond. J’aurais pensé qu’elle aurait été marron ou noire, mais non. La zone était assez grande pour que l’eau soit oxygénée.

Le soleil se reflétait sur l’eau, et il était indispensable de porter des lunettes de soleil pour garder les yeux ouverts. On pouvait voir partout de nombreux oiseaux. Certains volant dans le ciel. D’autres flottant sur l’eau. D’autres encore perchés sur la végétation. Et enfin, certains avaient seulement le derrière hors de l’eau pendant qu’ils pêchaient.

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Hormis les cris des oiseaux et le clapotis de l’eau, la nature était silencieuse. C’était très agréable de glisser sur l’eau en sentant la chaleur du soleil matinal et la caresse du vent sur la peau.

Les animaux des marécages

Notre guide nous donnait les noms des animaux que nous croisions. Et nous en avons croisé quelques-uns ! Nous avons vu de nombreux caïmans noirs. Ils étaient soit posés sur les masses végétales, soit en partie immergés, prenant des bains de soleil. Aucun n’a semblé se préoccuper de notre présence.

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On croit souvent, à tort, que le caïman est agressif envers l’homme. Je pense que cela vient de sa ressemblance physique avec le crocodile, qui est, lui, plutôt dangereux. Mais le caïman est plutôt timide. Et il ne mange que les proies de petite taille. Du coup, les animaux plus gros restaient volontiers à côté de lui sans la moindre crainte. C’était surprenant de voir des caïmans à côté de gros oiseaux ou encore de capibaras.

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Les animaux qu’on a croisé le plus étaient les capibaras. Il s’agit des plus gros rongeurs du monde. Ils adorent nager et brouter la végétation des marécages. Il y avait aussi de gros oiseaux avec une touffe sur la tête. Et on a même vu des cerfs des marais. Ce qui nous a le plus surpris, c’est que tout ce petit monde pouvait marcher et même courir sur la végétation flottante, sans s’enfoncer dans l’eau.

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L’horreur horrible…

A un moment, je me suis penchée un peu pour voir si on voyait quelque chose à travers la surface de l’eau. Et là… horreur ! Il y avait plein de chenilles qui se tortillaient à la surface de l’eau. J’ai cru m’évanouir… Oui, j’ai moi aussi mes faiblesses ^^. Et les chenilles en font partie. Bref, apparemment, les papillons aiment bien pondre par-là dans cette région.

On a beaucoup aimé cette balade en lencha. C’était paisible. Les animaux étaient superbes. Les couleurs magnifiques. On se sentait bien…

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Le guide nous a raccompagné sur la rive et nous lui avons donné un pourboire pour le remercier de toutes ses indications et de sa bonne humeur. En attendant que le gérant de l’auberge revienne nous chercher, on a observé un drôle d’oiseau qui était marrant quand il marchait.

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Visite de Carlos Pellegrini

Le gérant nous a ensuite ramenés à l’auberge et nous nous sommes un peu reposés. On avait prévu d’aller marcher un peu dans la réserve l’après-midi mais on s’est complètement dégonflé. La température était montée en flèche et le soleil était brûlant. C’était une chaleur humide. Et en quelques secondes, on était trempé de sueur.

On a commencé par chercher un restaurant où manger. Comme on l’avait dit la veille, on est retourné dans notre bon restaurant de pâtes au roquefort… mais il était fermé ! La déception était immense… Depuis la veille, on ne pensait qu’à manger de nouveau ce savoureux plat (oui oui, on avoue : la bonne bouffe nous manque !)

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Bon, tant pis. On n’insiste pas et on continue à chercher. Mais il n’y avait pas grand-chose dans le coin. Nous voilà partis à la découverte du village. En quelques minutes, on était rouge et trempé, mais on n’avait pas le choix que de continuer.

En quête de nourriture

On a fini par arriver tout au bout du village, devant une bâtisse portant l’écriteau « restaurant ». C’était désert mais un jeune homme est rapidement venu nous accueillir. On a pris une grosse tortillas aux légumes et aux pommes de terre pour deux et elle était vraiment bonne.

Pendant ce temps, on a observé tout un tas d’oiseaux. Il y avait une mangeoire et des perroquets se disputaient la nourriture. Ils étaient marrants. Ils s’arrachaient carrément la nourriture du bec !

Après le repas, on a fait une balade digestive dans le village. Il était tout petit, donc ça ne nous a pas pris longtemps. Mais bien assez pour qu’on soit une fois de plus trempés.

L’après-midi fut consacré à du travail sur l’ordinateur, au frais et au repos. Et oui, la chaleur, ça fatigue…

En début de soirée, on est venu nous chercher pour aller faire la balade nocturne dans la jungle. Mais avant de partir, on voulait s’assurer de pouvoir manger nos pâtes au roquefort en rentrant. Alors on s’est arrêté rapidos au restaurant pour les prévenir qu’on reviendrait plus tard. Le restaurant était ouvert mais il n’y avait personne.

Du coup, j’ai pris une serviette en papier et un stylo et j’ai écrit un petit mot pour demander si on pouvait nous attendre car on souhaitait venir manger là plus tard. Juste avant de partir, la restauratrice est arrivée et m’a dit qu’elle nous attendrait.

Expédition nocturne dans la jungle

Rassurés, nous sommes partis dans la jungle. Nous étions seuls avec la guide et elle était très sympa. On s’est enduit de répulsif contre les moustiques, on a enfilé nos sweats pour se protéger des insectes et on s’est armé lampes torches avant de partir à l’aventure.

Nous avons immédiatement rencontré des capibaras, tranquillement en train de brouter l’herbe dans la réserve. On a pu les approcher de très près. Ils étaient énormes mais plutôt mignons.

esteros del ibera

Puis on est entré dans la jungle. Il faisait très sombre mais nos lampes nous permettaient de voir où on mettait les pieds. Notre jeune guide nous a montré de nombreuses plantes typiques de la région, des arbres, des lianes, des champignons, mais aussi des fleurs et des fruits. Nous avons aussi observé quelques insectes : des araignées, des lucioles, des fourmis…

Elle nous a expliqué qu’il n’y avait plus de jaguars dans la réserve depuis des années et qu’il n’y avait donc aucun danger à se promener ici de nuit. Après avoir traversé une partie de la jungle, on s’est retrouvé à découvert et on a observé le magnifique ciel étoilé en silence. Sans pollution lumineuse, on avait l’impression de pouvoir discerner chaque étoile.

Nous avons ensuite marché dans la réserve et avons aperçu un petit renard gris qui s’enfuyait devant nous. Nous avons aussi pu voir des cerfs des marais et une belle ribambelle de capibaras qui broutaient.

Une belle surprise

Mais ce qu’on a préféré voir, c’était les tatous ! C’est un animal qui m’a toujours fascinée. On dirait un peu un pokémon ^^

On en a d’abord aperçu un premier au pied d’un arbre. On s’est figé pour ne pas l’apeurer. Mais, étant presque aveugle, il ne s’est absolument pas soucié de nous. Seul le bruit ou le vent pouvait nous trahir en lui transmettant notre odeur, preuve de notre présence.

esteros del ibera

On a eu la chance d’en apercevoir un deuxième dans l’herbe et de pouvoir s’en approcher vraiment près sans qu’il ne remarque qu’on était là. On a même pu en voir un troisième. Nous étions aux anges !

Sur le chemin du retour, la cerise sur le gâteau a été d’apercevoir une maman capibara et ses quatre bébés. Ils étaient trop mignons…

Une fin de soirée au top

Et enfin, on a fini cette bonne journée en allant manger nos délicieuses pâtes au roquefort dans le petit restaurant. Quel bonheur pour les papilles !

esteros del ibera

En rentrant, j’ai senti comme une petite piqure au genou, en-dessous de mon pantalon. J’ai enlevé mes vêtements pour regarder et c’était une fourmi de taille moyenne qui m’avait mordue. Mais j’ai enlevé mon pantalon un peu trop violemment et elle n’a malheureusement pas survécu à l’expérience… La morsure me brûlait un peu et j’avais peur qu’il ne s’agisse d’une fourmi dangereuse. Dans le doute, j’ai essayé d’utiliser l’aspi-venin ce qui a juste eu pour effet de me faire une petite boule là où j’avais aspiré. Mais une heure plus tard, je ne sentais plus rien. No panic !

Une bonne douche (chaude, cette fois) et au lit parce que le lendemain, c’était le grand départ direction Iguazu…

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