20/12/2018
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Réveil humide à Rotorua
Ce matin-là, le réveil est humide. Il a plu toute la nuit. Le bistrot n’est pas encore ouvert et la petite cabine de sanitaires est notre unique moyen d’aller aux WC. Mais entre ceux qui veulent se doucher et ceux qui veulent aller aux toilettes, difficile d’y avoir accès sans faire la queue.
N’étant pas vraiment du genre patient, on range notre « chambre » et on part directement en direction du parc Wai-o-Tapu. Sur la route, nous nous arrêtons pour voir un premier bassin naturel d’eau thermale. Il y a de la vapeur et une forte odeur de soufre qui n’est pas sans rappeler les flatulences occasionnées par un bon cassoulet.
On se promène tout autour, en marchant sur les pontons en bois prévus par sécurité. Mais on ne peut y rester trop longtemps. Ma vessie, qui semble penser que c’est elle qui décide, commence à m’insulter. Il me faut trouver des WC au plus vite… ^^
Arrivée au parc Wai-o-Tapu
La vessie frétillante, on continue jusqu’au grand parking situé à côté de l’accueil du parc Wai-o-tapu. Pendant que Benjamin achète les billets d’entrée, je fais un sprint jusqu’aux toilettes avec un certain soulagement. Encore une victoire !
Et maintenant, place à la balade dans le parc en observant les différentes manifestations de cette zone géothermique.
Très rapidement, on retrouve des choses qui nous font penser au parc du Yellowstone, aux USA, mais en un peu plus petit. On traverse un petit pont qui passe au-dessus d’une rivière fumante. Puis, on suit un petit sentier de terre, entouré de végétation.
Après quelques centaines de mètres, on se retrouve face à une cavité dans la roche d’où s’échappait de la vapeur malodorante. On peut également apercevoir différentes couleurs : du jaune, de l’orange, du vert. C’est synonyme de la présence de différents éléments chimiques.
Nous poursuivons le chemin balisé qui passe entre les différentes fumerolles qui sentent l’œuf et les bains de boue bouillonnants. On arrive ensuite sur une petite terrasse en bois qui surplombe un genre de lagune d’eau chaude et fumante. On peut y voir à la fois le reflet du ciel, et un mélange de couleurs dus aux éléments et bactéries présentes.
Un petit ponton, au niveau de l’eau, permet de traverser cette étendue fumante et de se sentir comme appartenant à ce décor spécial.
Le chemin nous emmène ensuite à travers la forêt pour suivre un cours d’eau se jetant dans un petit lac.
Sur le trajet, on peut voir à différents endroits des couleurs et de la vapeur qui indiquent qu’il ne s’agit pas d’un cours d’eau habituel. Le lac dans lequel se jette la rivière a une couleur verte très particulière également.
Tout nous semble normal au premier abord, mais étrange quand on s’y intéresse de plus près. On a presque l’impression d’être dans un film fantaisiste.
La Champagne Pool
Le chemin nous dirige ensuite vers la Champagne Pool, le bassin le plus apprécié des visiteurs. Sur le chemin, on peut voir de petites terrasses naturelles desquelles l’eau s’écoule lentement. Superbe…
La fameuse Champagne Pool ressemble beaucoup aux bassins du Yellowstone. Elle est grande et semble profonde. L’eau y est transparente et bleu turquoise, même si la vapeur gêne un peu la visibilité. Et les contours du bassin sont d’un bel orange bien vif. Tout autour, le sol est blanc et granuleux, un peu comme du sel.
Nous terminons cette balade dans le parc Wai-o-tapu en voyant de nouveau des cavités fumantes. On a bien aimé tout ça, mais, pour être honnête après avoir visité le Yellowstone, nous n’étions pas non plus vraiment impressionnés.
C’est un peu le problème quand on fait un long voyage je pense. Quand on voit beaucoup de choses, certains paysages qui nous auraient paru très impressionnants en temps normal ne nous paraissent finalement pas comme vraiment exceptionnel. On a beau essayer de ne pas comparer, c’est plutôt difficile. Et c’est vraiment dommage parce que les beautés de ce monde ne devraient pas être comparées les unes aux autres, mais appréciées toutes autant qu’elles sont…
Dans cet environnement qui nous était donc quand même un peu familier, nous avons toutefois rencontré une chose pour la première fois. Il s’agit d’un bassin dont l’eau était vert fluo. On n’avait jamais vu ça ! Cette couleur est en fait signe d’une très forte concentration en arsenic. C’est complètement dingue !
En sortant du parc, après cette découverte, j’apprend enfin le nom de l’une des plantes qui me plaît beaucoup dans ce pays. Il s’agit du Wheki, celle que j’appelle la fougère palmier. Vous vous en fichez peut-être, mais je suis toute contente de ma trouvaille ^^.
Nous terminons par le fameux geyser situé à quelques centaines de mètres de là. Il n’y a personne, et pour cause : nous avons manqué l’heure à laquelle le geyser expulse l’eau. Tant pis !
En route vers Taupo
Après tout ça, nous prenons la route vers notre prochaine étape : Taupo et son magnifique lac. Vous devez vous dire qu’on bouge beaucoup, et vous avez raison. Mais c’est tout l’objectif du road trip : apprécier autant (voire plus) le voyage que la destination.
Les paysages qui défilent nous semblent toujours aussi beaux. Toutes ces collines si bien formées, on trouve presque ça irréel.
Huka Falls
Taupo n’est pas si loin et nous y arrivons rapidement après avoir mangé sur la route. Comme la journée est loin d’être terminée, nous décidons d’aller voir la rivière turquoise et ses Huka Falls qui s’écoulent en amont de la ville. Cette couleur turquoise, pour le coup, je pense que je ne m’en lasserai jamais…
L’eau semble déchaînée. Il y a des rapides et elles cascadent à différents endroits, formant des volutes d’eau turquoise agrémentées d’écume blanche. Le paysage n’a rien d’exceptionnel (hormis cette couleur vibrante), mais l’émotion qu’on y ressent est particulière.
On a un peu l’impression d’être dans un roman de Tolkien, face à une rivière au bord de laquelle on pourrait voir débarquer des elfes fuyant des hordes d’orques enragés…
Il est malheureusement un peu tard pour partir en randonnée dans les bois alentours, mais nous partons tout de même marcher en longeant la rivière, en silence, nous délectant du bruit de l’eau et de celui du vent dans les feuilles des arbres (je fais volontairement l’impasse sur le bruit des humains bruyants, je préfère oublier celui-là ^^).
Otumuheke Stream Spa
Après la rivière, nous allons un peu plus loin pour voir le Otumuheke Stream Spa. Il s’agit d’une source d’eau thermale naturelle, au bord de la rivière, dans laquelle on peut se baigner. L’accès est gratuit.
Comme on s’y attendait, il y avait du monde. Mais malgré tout, ça reste vraiment sympa de pouvoir y aller. Rien que l’idée de se baigner dans une eau naturellement si chaude c’était trop cool.
On enfile nos maillots de bains à la hâte et on embarque nos petites serviettes et nos tongs. En quelques minutes, nous sommes au bord de la source. La bonne surprise, c’est que l’eau est vraiment chaude. Tellement qu’on doit y entrer en plusieurs étapes, comme dans un bain trop chaud. D’abord les pieds, puis les fesses, et ensuite le reste. C’est brûlant, mais très agréable.
Plus on s’éloigne de la source, moins l’eau est chaude, jusqu’à rejoindre l’eau de la rivière. A l’embranchement de la source et de la rivière, on passe d’une eau bien chaude, à une eau bien froide. C’est saisissant !
Je ne sais pas vraiment combien de temps on a passé à barbotter dans l’eau chaude, mais quand on est sorti, nos doigts étaient tout fripés ^^
Après un bon séchage, on voulait aller aux Wairakei Terraces pour s’y promener un peu mais on est arrivé un peu tard et on a réalisé que, à cette heure-là, le prix ne valait pas le coup.
À la recherche d’un endroit pour la nuit
Alors, nous partons à la recherche d’un endroit pour la nuit. Il y a bien un free camp à proximité alors on tente. Il y a déjà de nombreuses voitures, vans et camping-cars, mais on réussit à trouver une place.
Une fois la voiture posée, on se fait à manger (des nouilles instantanées : autre plat gastronomique de choix pour les voyageurs qui surveillent leur budget) et on travaille un peu depuis la voiture.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a de l’ambiance sur ce free camp ! Le van à côté du nôtre a installé une petite table. Ses occupants, trois garçons, prennent l’apéro avec deux fills qu’ils ont invitées à se joindre à eux.
On les a entendu rire et parler jusqu’à tard dans la nuit, et visiblement, certains d’entre eux avaient changé de chambre durant la nuit ^^ Mais grâce aux bouchons d’oreille, nous, on a passé une nuit presque au calme, et on avait l’impression d’être dans notre petite bulle…