23/10/2018
Sommaire
Le départ au petit matin
Le réveil fut difficile mais moins qu’on l’aurait pensé… Nos jambes étaient un peu raides, mais également moins qu’on l’aurait cru. Peut-être nos muscles n’avaient-ils pas eu assez de temps pour comprendre ce qui leur était arrivé…
On a remballé nos affaires, on s’est équipé de nos lampes frontales, et nous voilà repartis pour affronter la remontée du canyon. La propriétaire de l’auberge nous avait conseillé, pour gagner du temps de nous arrêter sur la route, 30 minutes avant la fin, à San Miguel, et d’attraper le bus pour Arequipa depuis cet endroit directement.
Le début du chemin était en descente, et dans les descentes, on sentait bien qu’on n’avait plus trop de forces. Les jambes tremblaient et on sentait que les genoux étaient faibles. Le pire, c’était surtout les escaliers.
Face à la falaise…
Au début, on était encore dans la végétation, mais rapidement, on a passé un pont qui nous a emmenés du côté rocheux. On était face à la plus haute falaise que j’ai jamais vue et je me demandais vraiment comment c’était possible de monter tout en haut. On avait l’impression qu’il n’y avait pas de chemin et que la falaise était perpendiculaire au sol…
Mais il y avait bien un chemin. Ça grimpait sec, mais au moins il n’y avait pas (trop) d’escaliers ! Et je pense que ça restait moins pire que la première descente qu’on avait faite. Celle-là, on n’aurait vraiment pas aimé la remonter… Donc on était quand même content de notre choix de faire le trek dans ce sens-là.
La remontée…
La montée fut longue, très longue… Benjamin et moi étions devant, et Hélène et Charles-Antoine nous suivaient un peu plus bas. Chacun avait trouvé son rythme et essayait de s’y accrocher pour tenir jusqu’au bout. Dès qu’il y avait un petit moment de plat, on en profitait pour faire de plus grosses enjambées et prendre un peu d’élan pour la suite de la montée.
On avait prié pour qu’il n’y ait pas d’escaliers, mais il y en a quand même eu quelques-uns. Et ça a été les passages les plus durs physiquement. Benjamin m’aidait parfois quand il fallait les monter.
Arrivée à San Miguel
Quand on a commencé à voir le village San Miguel, on était les plus heureux. On était tellement fier d’avoir accompli ce trek. On a immortalisé notre exploit en faisant une photo à la borne « 0 km » de départ du trek, quand on le fait dans l’autre sens.
On a eu la chance de ne pas trop ressentir les effets de l’altitude. Seulement un essoufflement un peu plus rapide pendant l’effort. Certaines personnes souffrent du mal des montagnes et doivent quitter les lieux rapidement pour éviter de graves problèmes.
Arrivés dans le village, nous nous étions résolus à attendre le bus ici plutôt qu’à marcher le long de la route pendant 30 minutes jusqu’à la place centrale de Cabanaconde. On a commencé à prendre notre petit déjeuner, à se changer pour mettre des vêtements secs…
Mais non, le bus ne se prend pas ici…
Et on a demandé à une personne sur place comment cela se passait si on voulait attraper le bus. Il nous a fait comprendre que le bus ne s’arrêtait pas ici et qu’il ne savait pas trop car normalement il fallait aller à la place centrale, à Cabanaconde.
J’ai commencé à avoir peur qu’on rate le bus. Si près du but, ça aurait été vraiment nul ! D’autant plus qu’on n’avait plus assez de temps pour rejoindre la place avant le départ du bus.
Rebondissement : Benjamin saute sur une moto et nous sauve tous…
On a croisé un homme à moto et on lui a posé la même question. Il nous a répondu la même chose : il faut aller à la place centrale. A moins qu’on fasse vraiment de grands signes…
Heureusement, il nous a dit connaitre le chauffeur du bus et nous a proposé d’emmener l’un d’autre nous lui parler pour lui demander de nous récupérer en route.
Charles-Antoine étant super grand, on a opté pour Benjamin, plus petit, pour monter à l’arrière de la moto. Ni une, ni deux, sans prendre le temps de réfléchir, le voilà à califourchon sur la moto de cet inconnu, filant vers le village…
On s’est posé avec les sacs le long de la route, attendant de voir le bus en question passer. Le problème, c’est qu’on ne savait pas du tout à quoi il ressemblait. Heureusement que Benjamin a pu m’envoyer des messages pour me donner quelques informations, car tous les bus qui passaient nous faisaient des appels de feu pour nous proposer de nous prendre. Ça aurait été dommage qu’on monte dans le mauvais ^^
L’épopée du bus retour
Le bus nous a bien récupéré, signant la fin de cette épopée… enfin presque…
Car, vers la fin du trajet, on a entendu un gros bruit qui venait du bus. Le conducteur s’est arrêté pour voir ce qui s’était passé et apparemment, l’un des pneus avait crevé. (Pas étonnant quand on voit l’état des pneus…)
Mais ça n’a pas eu l’air de perturber le chauffeur qui est reparti sans changer la roue. On a fait 50 km comme ça… Normal ! Rapidement après avoir repris la route, on a entendu un gros bruit, et le plancher sous les pieds de Benjamin se soulevait à chaque tour de roue. Il a même reçu de petits cailloux. Le pneumatique de la roue faisait se soulever le plancher. Ça a duré quelques minutes le temps que la gomme se détache complètement du pneu…
Le chauffeur a changé la roue seulement juste avant d’arriver à la gare routière.
Préparation des sacs et en route pour Cuzco
Que d’aventures décidément ! Mais nous sommes bien arrivés et on avait largement le temps de récupérer nos sacs au Air BnB avant de prendre notre bus pour Cuzco.
On a même pu demander à prendre une douche car après tout ça, on n’était pas très frais ! Une fois propre, on a réorganisé nos sacs, on a pris contact avec Verane qui nous attendait à Cuzco pour nous présenter les enfants de l’association et on a pris un taxi de nouveau vers la gare routière.
Hélène et Charles-Antoine sont restés une nuit de plus sur place car ils voulaient prendre des cours d’espagnol et hésitaient entre rester à Arequipa ou les faire à Cuzco.
Benjamin avait réservé un bus avec lit couchette à 180° et c’était le top ! Pour une fois, on était complètement allongé pendant le voyage. Après les efforts physiques de ces deux derniers jours, on n’était pas contre un peu de repos.
Ce soir-là, c’est la tête pleine de nos péripéties, et les muscles fatigués par l’effort, que nous avons quitté Arequipa pour rejoindre la jolie ville de Cuzco.