03 Pérou, Notre tour du monde

Jour 68 – Canyon de Colca, jour 1

22/10/2018

Sommaire

Le grand départ

Ça y’est ! C’est enfin le grand jour ! On part faire notre trek… Enfin, on a commencé par prendre un bon petit déjeuner pour prendre des forces et pour se donner du courage. Moi, j’allais beaucoup mieux, mais j’ai pris quand même un médicament contre le mal de ventre. Benjamin et Hélène était encore un peu malades, mais ils gardaient le sourire.

canyon de colca

Avant de partir, on est passé voir la deuxième agence de bus, Andalucia, pour vérifier s’ils avaient de la place pour nous le lendemain. Et nous avions de la chance : il y en avait plein ! La dame nous a même dit qu’on pourrait acheter les billets le lendemain, en revenant. Comme ça, pas de pression concernant l’horaire. Si on arrive un peu trop tard pour le premier bus, on prendrait le second. Nous voilà rassurés !

En partant, on a croisé un gros groupe de personnes qui venaient de faire la dernière montée. Ils avaient l’air au bout de leurs vies… Et c’est ce qui nous attendait ! Wouah ! Il y avait de quoi avoir peur…

Ça commence mal…

Et c’est parti ! Nous voilà en route. On avait eu raison de ne pas se fier à la météo : il y avait un grand soleil et il faisait bon. On a rapidement enlevé nos multiples couches pour nous mettre en manches courtes.

On a croisé un homme avec plusieurs mules à un moment où on passait à côté d’un endroit boueux. En essayant de les éviter, je me suis complètement embourbée et j’ai failli me casser la figure… Mes chaussures étaient recouvertes de boue. Ça commençait bien !

canyon de colca

Et on a commencé à prendre notre rythme. Mais malheureusement, Hélène a commencé à se sentir mal. La pauvre… On a fait des pauses régulièrement pour lui permettre de se reposer en espérant que ça passe. Benjamin n’était pas au top non plus, même s’il prenait sur lui pour ne pas le montrer. Décidément…

canyon de colca

C’est pendant une de ces pauses qu’Hélène a trouvé son bâton de marche, qu’elle gardera jusqu’au bout de son voyage ^^. Au moins un point positif !

Le descente dans le canyon de colca

Au-delà de ça, on avait choisi de faire le trek dans le sens inverse pour éviter la foule et avoir une montée finale un peu moins dure. Effectivement, la première descente qu’on a faite était vraiment violente ! Trois heures et demies de pente raide avec de gros rochers en guise d’escaliers. Un dénivelé de 1300 m qui nous amenait directement au fond du canyon.

canyon de colca

La vue était impressionnante. On n’avait jamais vu un canyon aussi profond. D’ailleurs, on peinait à en voir le fond quand on était tout en haut. La descente était plus difficile que je ne l’aurais cru. Les marches étaient parfois tellement hautes que j’avais du mal à les descendre, surtout avec le gros sac à dos.

canyon de colca

PS: Hélène n’ayant pas trouvé de chapeau, elle a emprunté la casquette de Charles-Antoine, qui a dû nouer un t-shirt sur sa tête. Oui, je balance ! ^^ Et j’ai des preuves…

canyon de colca

L’oasis au fond du canyon

On a fini par arriver au fond du canyon, dans une oasis. On était bien content car la descente nous avait bien fatigués. Il y avait deux WC l’un à côté de l’autre, et Benjamin et Hélène nous ont fait rire. Ils ont pris chacun un WC et ont discuté tous les deux ^^

Après ça, on est allé se poser autour d’une « piscine naturelle ». Les garçons ont préparé les sandwiches pendant qu’on trempait nos gambettes dans l’eau fraîche. Pleins de petits insectes ont profité de ce moment pour nous piquer partout, mais peu importe, ils n’ont pas réussi à enlever notre bonne humeur.

canyon de colca

On a fini par tous faire un petit tour dans l’eau, pensant que c’était gratuit. En fait, pas du tout ! Un homme est venu nous voir pour nous demander de payer. C’était seulement inclus dans les tours organisés. Pas de problème : on a payé et on est sorti de l’eau.

La montée de l’autre côté du canyon

Délaissées par les garçons

Puis, on a repris la route. Benjamin et Hélène se sentait mieux alors c’était le bon moment ! Pour descendre, c’était simple : il n’y avait qu’un seul chemin. Là pour la suite, c’était un peu plus compliqué. Il y avait plusieurs chemins. Les garçons ont alors commencé à utiliser Maps.me.

canyon de colca

Ils ont pris de l’avance pendant qu’Hélène et moi essayions de faire fonctionner nos jambes dans la montée. Sauf qu’on a fini par ne plus les voir ! Et qu’arrivées à un croisement, on ne savait pas par où on devait aller. Les garçons n’étaient plus à portée de voix et on n’avait pas de réseau. Alors on a utilisé le « sifflet d’urgence » pour les appeler. Et ça a fonctionné ! Ils sont revenus nous chercher ^^

La montée silencieuse

Après 20 minutes de marche, on est arrivé à un pont qui nous a fait traverser la rivière pour nous permettre d’entamer la montée, de l’autre côté du canyon. Cette montée-là, on s’en souviendra !

canyon de colca

Elle était bien raide et assez étroite par endroit. On a essayé de trouver notre rythme et on s’est regroupé par couple : Hélène et Charles-Antoine devant, Benjamin et moi derrière, chaque garçon derrière sa copine pour se caler sur son rythme.

Plus personne ne parlait. Le temps était à la concentration pour rester focalisés sur notre objectif : en finir avec cette montée. Plus on montait, plus la vue était belle. Le chemin serpentait au milieu d’énormes cactus et on pouvait observer le canyon, l’oasis et la rivière qui passait au milieu.

On trouve le rythme

Depuis le début, on avait croisé quelques personnes, mais beaucoup moins que ce à quoi on s’attendait. Et elles allaient dans le sens inverse, donc il s’agissait seulement de quelques minutes. Du coup, on avait l’impression d’être seuls au monde au milieu de ce canyon. Mais revenons à nos souffrances…

canyon de colca

Une fois que chacun eut trouvé son rythme, ce n’était plus qu’une question d’endurance. Avancer chaque pied de manière régulière et penser à sa respiration. On faisait quand même des pauses pour boire un peu, car entre l’effort, le poids des sacs et le soleil, la chaleur se faisait pesante. Benjamin et Hélène se sentaient mieux heureusement.

Et là, c’est le drame…

Presque arrivé à la fin de cette montée interminable, on a croisé deux enfants péruviens accompagnant chacun une mule. Les quatre descendaient la pente en courant. La petite fille avait dû lâcher sa mule car celle-ci prenait trop de vitesse et devenait incontrôlable.

Benjamin m’a poussée sur le côté pour les laisser passer mais c’était très étroit. Mais au moment où elles avaient croisé Charles-Antoine et Hélène, dans le virage précédent, la deuxième mule avait eu peur et avait donné un coup de sabot.

Ce coup de sabot, Charles-Antoine l’a reçu dans le genou… Il a dû s’assoir un moment car le choc a été très douloureux. A ce moment-là, on a tous eu un peu peur qu’il ne puisse pas terminer le trek. Mais heureusement, la rotule n’avait pas été touchée.

Il a appliqué une crème anti inflammatoire pour soulager un peu la douleur et on est reparti. Pour ma part, j’ai dû faire une pause et prendre une barre de céréales car j’ai senti que j’allais faire un malaise. Mais avec ça, l’énergie est revenue et on a pu continuer.

La montée, c’est fait !

En arrivant en haut de cette montée, on a croisé deux groupes de personnes qui faisaient l’excursion avec un guide. On était vraiment content de ne pas être avec eux. Ils étaient en gros groupe, il y avait donc du bruit car ils parlaient. Et certains d’entre eux se sont fait rappeler à l’ordre car ils trainaient pour prendre des photos. Nous au moins on était tranquille, dans le calme et à notre rythme.

canyon de colca

On a fait une petite pause après la montée, et Hélène a acheté une granadilla, un genre de fruit de la passion, pour reprendre des forces (ne vous fiez pas à la tête qu’elle fait, c’est très bon !). Puis on a continué, suivant le chemin indiqué par Maps.me.

Le côté « vert » du canyon

Là, on n’avait plus de grosses montées. Le chemin serpentait au milieu de la végétation, sur le côté du canyon. C’était vraiment magnifique. Le premier côté du canyon était assez aride, et la végétation très sèche. De ce côté-là, ça faisait presque penser à la jungle. On y trouvait à la fois des cactus à perte de vue, des arbres et des plantes de toute sorte avec peu de traces du passage humain. Tout ce vert, c’était énergisant !

canyon de colca
canyon de colca

On a vraiment pris plaisir à marcher de ce côté du canyon. La chaleur était moins intense, les montées moins longues, moins raides et ponctuées de descentes et de plat, les paysages très beaux. On a vu quelques villages et leurs cultures en terrasse qui faisaient penser un peu à des rizières. Et on était vraiment seul…

canyon de colca

Quelque fois, le chemin était vraiment étroit et à fleur de falaise, donnant sur le vide. Je trouvais ça magnifique, bien qu’un peu dangereux. Mais Benjamin, qui a le vertige, n’était pas toujours très rassuré. Pourtant, il a continué sans faillir.

canyon de colca

Perdus ? Non, jamais !

Le seul problème, c’est qu’au milieu de tout ça, le chemin n’apparaissait pas clairement. Et parfois, il y avait des croisements. L’application ne montrait pas la totalité des chemins car on était hors ligne et la totalité n’avait pas chargé. Donc on devait s’en remettre à notre sens de l’orientation. Inexistant chez Hélène et moi, ce don n’était exploitable que par les garçons…

canyon de colca

Malgré tout, on a commencé à hésiter sur le chemin à prendre pour arriver à l’étape où on voulait passer la nuit. Le problème, c’est qu’il y avait très peu de villages dans le coin. Ils étaient assez espacés les uns des autres et perdus dans la brousse. Et nous n’avions pas apporté le matériel de camping avec nous, donc passer la nuit dehors était inenvisageable…

Le chemin sous l’eau…

A un moment donné, on avait deux chemins face à nous. L’un d’eux était devenu le lit d’un gros ruisseau donc on s’est dit que ça ne pouvait pas être celui-là et on a pris l’autre direction. Sauf qu’on avait l’impression de s’éloigner de plus en plus de notre destination. Et effectivement : ce n’était pas le bon chemin ! Le bon chemin passait bien dans l’eau.

canyon de colca

Nous voilà donc en train de marcher les pieds en canard de chaque côté du ruisseau en espérant ne pas tomber dans l’eau ^^. Les garçons n’ont pas manqué de filmer la scène pour être sûr d’avoir notre éventuelle chute dans la boîte !

Notre arrivée victorieuse à San Juan

Après des heures et des heures à marcher en n’étant pas vraiment sûrs qu’on était sur le bon chemin, on commençait à avoir peur de ne pas arriver avant la nuit. Le coucher du soleil semblait proche, et toujours pas de village à l’horizon…

Ironiquement, Hélène et moi taquinions les garçons : « Un guide ? Mais ça ne sert à rien voyons ! ». On rigolait, mais c’était surtout pour se persuader que la situation était marrante et non pas terrifiante.

canyon de colca

On a fini par croiser une maisonnette, seule au milieu de rien, dans laquelle était un homme.  On lui a demandé la direction du village et il nous a indiqué le chemin à suivre. Ce n’était pas très clair (il faut savoir qu’au Pérou, quand quelqu’un vous indique le chemin, c’est à coup de « par ici et ensuite un peu par là-bas », donc ce n’est pas forcément évident de s’y retrouver) mais on a trouvé !

Et c’est rempli de fierté qu’on est arrivé au village de San Juan environ 30 minutes plus tard !

On avait mal partout et on était épuisé, mais on était arrivé juste à temps car le soleil commençait à se coucher.

Accueil chaleureux à San Juan

On a croisé un couple d’étrangers qui nous a indiqué l’auberge où ils dormaient et on est allé demander s’il restait un endroit où dormir. Par chance, nous avons pu avoir deux chambres, sans électricité, mais avec salle de bains.

canyon de colca

On a foncé sous la douche, en nous attendant à n’avoir que l’eau froide. Mais la bonne surprise du jour, c’est qu’il y avait de l’eau chaude ! Le réservoir d’eau avait chauffé au soleil toute la journée. Qu’est-ce que c’était agréable ! On ne se rend pas compte du confort qu’apporte une simple douche avec un peu d’eau chaude…

Après la douche, on s’est posé un peu dans le lit pour se reposer avant le repas. Les propriétaires de l’auberge proposaient un repas chaud traditionnel avec option végétarienne. On s’est tous retrouvé à 19h30 pour le repas.

canyon de colca
canyon de colca

On avait tous les quatre l’air exténué, et pour cause, on l’était vraiment. Ce repas tombait à point pour nous permettre de reprendre des forces. On avait une bonne soupe avec des légumes, des pâtes et des pommes de terre à l’intérieur, puis une assiette de riz et de légumes en sauce. C’était excellent.

Enfin, on est allé se mettre au lit très tôt car le lendemain, le départ était prévu à 5h00 du matin. Et comme vous vous en doutez, le sommeil ne s’est pas fait prier…

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